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Le désherbage est une corvée incontournable pour les jardiniers. Pourtant, l’utilisation de désherbants chimiques peut avoir des conséquences désastreuses sur l’environnement et la santé. Depuis le 1er janvier 2019, la vente de glyphosate en France est interdite aux particuliers. Heureusement, il existe des alternatives naturelles comme le désherbage manuel, mécanique ou encore l’utilisation de plantes allélopathiques. Dans cet article, nous allons nous intéresser à cette dernière méthode.
Plantes allélopathiques : qu’est-ce que c’est ?
Les plantes allélopathiques sont des plantes qui produisent des composés biochimiques qui vont entrainer des interactions biochimiques sur les plantes voisines ou avec des micro-organismes, inhibant leur croissance, empêchant la reproduction d’insectes ou bloquant la germination notamment. Les effets peuvent être bénéfiques ou dommageables, on parle respectivement d’allélopathie négative ou positive. Les composés dits allélochimiques sont à l’origine de l’interaction, ils sont libérés par la plante dans son milieu, par différents canaux : les racines qui exsudent, ou encore les parties aériennes à l’origine de lixiviation et de volatilisation ou même la décomposition de la plante morte.
Quelles sont les plantes allélopathiques ?
Certaines plantes allélopathiques ont la particularité d’inhiber la germination et le développement des mauvaises herbes. Parmi les arbres qui vont empêcher la germination des graines dans le sol, le laurier-sauce (Laurus nobilis) arrive en haut du podium, suivi de près par l’eucalyptus, le cèdre ou le pin avec ses aiguilles. Le laurier-palme (Prunus laurocerasus) et le mimosa (Acacia dealbata) ont également cette propriété bien qu’elle soit moins marquée. Les arbustes et plantes vivaces sont plus nombreux à avoir ce pouvoir de contrôle des plantes indésirables, et bien qu’elles se déclinent en nombreuses espèces, leur milieu de prédilection est souvent celui des sols secs, qui ne se retrouve pas partout. Il s’agit notamment des thyms, sarriette (Satureja spp.), origan, romarin, sauges, armoise, santoline (Santolina chamaecyparissus), lavande, ciste, myrtes, rue, caryoptéris, piloselle, germandrée, ballote, népéta, phlomis…
Comment utiliser les plantes allélopathiques ?
La première façon d’utiliser les atouts des plantes allélopathiques pour lutter contre les mauvaises herbes consiste à s’en servir comme paillis. Si vous étalez par exemple des feuilles de laurier-sauce sur le sol, aucune graine ne germera en dessous. Il en sera de même avec un paillis d’aiguilles de pin, de feuilles de sauge ou de broyat d’eucalyptus ou de conifères.
L’autre méthode pour utiliser les plantes allélopathiques consiste à les planter comme couvre-sol. Toutefois, il convient de désherber minutieusement le terrain avant d’installer densément les plantes. Les premières années, il faudra désherber régulièrement ces plantes, le temps que l’action allélopathique se mette véritablement en place. Selon le climat, l’exposition, la nature du sol, la plante requerra plus ou moins de temps avant d’être efficace dans le désherbage (jusqu’à 5 ans parfois). Mais, une fois l’objectif atteint, vous ne verrez plus de plantes indésirables se développer à cet endroit.
Les plantes allélopathiques sont une alternative naturelle et efficace pour lutter contre les mauvaises herbes sans avoir recours à des produits chimiques nocifs pour l’environnement et la santé. En utilisant des plantes comme le laurier-sauce, l’eucalyptus, le cèdre, le pin, la sauge ou le romarin, vous pouvez contrôler la germination des graines et le développement des plantes indésirables dans votre jardin. Que ce soit en utilisant ces plantes comme paillis ou en les plantant comme couvre-sol, il est important de désherber minutieusement le terrain avant de les installer. Avec un peu de patience, vous pouvez profiter d’un jardin sain et sans mauvaises herbes grâce aux plantes allélopathiques.